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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 23-08-2011 à 12:46:36

Max Ernst rêve en collant.

C'est bien l'attrait des collages de Max Ernst : ils illustrent une histoire, ou en content eux mêmes ( "Rêves d'une petite fille qui voulut entrer au Carmel", "Une semaine de bonté", "La Femme 100 têtes" ), et, en retour, on pourrait très bien, partant d'eux, inventer une histoire dont ils sont alors la source.
Ce fut une habitude assez largement partagée chez les Surréalistes que d'écrire d'après l'illustration qui pourrait en être l'ornement. Soit, renverser le mouvement. C'est l'image qui donne le ton, suscite les mots. (Man Ray et Eluard entre autres l'on fait).
C'est dire l'importance accordée au pouvoir de l'image propre à éveiller les sources profondes de l'inconscient, ou d'une mémoire dont des pans entiers sont enfouis dans les profondeurs.
Le principe de l'écriture automatique avait la vertu de permettre d'exercer cette pêche que les lois de la logique, de la raison, des pudeurs sociales multiples qui pèsent sur nous, rendent difficile. A moins de s'abandonner à ses instincts, une liberté verbale qui nous dépasse, et toute aventure de l'esprit qui est conduite sous l'emprise de la drogue par exemple.
Ce type de collage (à caractère littéraire) a la particularité de susciter les élans de l'esprit qui y trouvent des assises, des repères, des zones d'atterrissage.
Prenez des ciseaux, de vieilles images et de la colle et vous recréez des mondes enfouis en vous.