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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 26-08-2011 à 12:12:33

Sous la lampe.

D'emblée, "sous la lampe" nous évoque Léon-Paul Fargue et sa poésie dans ce qu'elle a d'intime, et parce qu'elle s'associe à une lecture confidentielle, presque secrète, plaçant la poésie au niveau de la confidence quand, avec d'autres, elle peut se faire épique et à caractère sociale (comme Aragon, et Eluard dans sa version finale).
Sous la lampe, c'est aussi l'image d'une intimité crépusculaire, quand les tâches de la journée terminées on se réfugie sous sa protection pour se livrer à des activités qui ne relèvent plus de la nécessité mais du plaisir, dont justement celui de la lecture.
Entre le livre et la lumière (la lampe) se construit un monde qui échappe à la logique, aux pesanteurs du quotidien, et permet à l'esprit de s'échapper, donner la pleine mesure de ses ambitions et accéder au pays des rêves qui lui est fermé quand priment les exigences de la vie pratique.
Tout un monde de fantasmagorie se développe,  liant le livre à ce rayon de lumière qui perce la nuit et ses terreurs. Des paysages se lèvent, avec leurs parfums, des figures se présentent qui ont toutes les vertus que l'on peut souhaiter quand, dans la réalité, on croit ne rencontrer que la médiocrité, la méchanceté, l'incompréhension, et que les personnages d'une comédie intime effacent la banalité qui est notre pain quotidien.
Parce que ce monde d'une réalité banale  passe par la métamorphose de l'art, et qu'il devient l'objet d'une rêverie d'un auteur.
Paolo Tortonee, dans  sa préface aux oeuvres de Théophile Gautier donne une jolie définition de la lecture (en l'occurrence celle de Gautier) : " le lecteur de Gautier est un spectateur, ou plus simplement et plus radicalement un oeil. Sa lecture, un regard. Il se trouve devant les fragments du monde que le texte lui livre, comme un visiteur de musée devant les tableaux."
C'est un monde d'illlusions, une autre comédie, souvent modelée à nos envies, elle se développe au rythme de nos humeurs, mais, la lampe éteinte nous rejette dans ce que nous avions cru pouvoir fuir.

 

Commentaires

saintsonge le 26-08-2011 à 12:27:53
"ni le reflet sur le vide papier que la blancheur défend", "sous la lampe", suis-je "l'autre ou moi-même" ?

Le ciel vous tienne en joie moins...extrême...!