Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 30-08-2011 à 16:29:47
Braque pense ce qu'il peint.
Méthodiquement de sa belle écriture qui est comme l'ornement de sa pensée Georges Braque "tient" des cahiers de notes, réflexions, propos divers, qui accompagnent l'exercice de la peinture comme quoi celle-ci avance avec la lenteur de la réflexion et comme le fruit de celle-ci.
"Ce n'est pas assez de faire voir ce qu'on peint, il faut encore le faire toucher".
D'où son attrait pour les objets qui sont autour de lui, posés ça et là, soit par le hasard, soit le souci d'organiser des ensembles propres à pousser l'esprit vers des rivages que le quotidien ne lui offre pas. On appelait cela autrefois des "natures mortes" ce qui pousse à bien des contradictions, d'autant qu'il n'était pas rare qu'on pose, côté à côte, un crâne et un fruit.
C'était tracer un bien court chemin entre la vie et la mort. Mais un chemin de philosophie à laquelle le regardeur du tableau ne sera pas insensible.
On peut imaginer la scène, dans l'atelier Braque, sur un fauteuil, assemble sa pipe, une cruche, la palette posée là pour agencer les choses, et de se dire que c'était un beau motif pour inviter à toucher autant qu'à voir.
D'où l'espèce de rudesse du trait, la raideur des choses qui se donnent en spectacle, et le travail de l'artiste aura constitué à donner de l'esprit au trait, une élégance au découpage, et de poser une énigme autant qu'une réflexion profonde sur notre sort devant nous. A nous de la lire