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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 02-09-2011 à 11:25:28

Baudelaire parle de Delacroix.

La dédicace des Fleurs du Mal (1855) permet à Baudelaire de rappeler l'ancienneté de son admiration pour Delacroix. Déjà, dans son Salon de 1845, il lui consacre une part importante et analyse quelques uns de ses tableaux (La Madeleine dans le désert, Dernière paroles de Marc-Aurèle) assurant alors que "M. Delacroix est décidément le peintre le plus original des temps anciens et des temps modernes".
Lors de sa mort, en 1863, il publie en feuilleton, dans "L'Opinion nationale" une série d'articles où il peut développer son admiration pour le peintre, et cela en dépit d'une nette hostilité dans son propre milieu.
L'ayant bien connu, et si totalement apprécié, il peut souligner un trait particulier de se démarche :
"Il y avait dans Eugène Delacroix beaucoup du sauvage, c'était là la plus précieuse partie de son âme, la partie vouée toute entière à la peinture de ses rêves  et au culte de son art. Il y avait en lui, beaucoup de l'homme du monde ; cette partie là était destinée à voiler la première et à la faire pardonner. Ca été, je crois, une des grandes préoccupations de sa vie de dissimuler les colères de son coeur et de ne pas avoir l'air d'un homme de génie. Son esprit de domination, esprit bien légitime, fatal d'ailleurs, avait presque entièrement disparu sous mille gentillesses. On eût dit un cratère de volcan artistement caché par des bouquets de fleurs".