VEF Blog

Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 06-09-2011 à 11:03:35

Gala la dédaigneuse.

C'est bien l'un des paradoxes du groupe des surréalistes, ils chantent la femme (muse) et l'écartent de leurs travaux. Déjà, du temps de "dada", quand ils se réunissent au Certà  dans le mythique Passage de l'Opéra, il le font en dehors de leurs amies et maîtresses. C'est un club d'hommes et leurs compagnes sont abandonnées dans les coulisses de leur vie privée.
Gala, la toute nouvelle femme de Paul Eluard, qui le suit comme une ombre, tentera de forcer cette citadelle, mais ne sera reçue qu'avec méfiance, d'ailleurs elle n'est pas aimée tant elle présente une allure sauvage, voire dédaigneuse, toute entière vouée à la gloire de son poète-amant, et qu'en dehors de lui elle freine les contacts, s'en méfiant, et faisant valoir son caractère un peu sauvage.
C'est après la rencontre du couple Gala- Paul Eluard à Cologne avec Max Ernst que Gala aura enfin droit de figurer avec une silhouette si conforme à son attitude bien connue dans le "tableau des amis" où Ernst assemble ses amis et quelques figures du patrimoine littéraire et artistique qu'il revendique.
Sans doute les femmes virevoltent autour de ces poètes prometteurs, que le scandale impose à l'attention du public, et elles deviennent l'objet d'une sorte de culte de la beauté et de la liberté (de moeurs) qui va toujours écarter les surréalistes des us et coutumes de la société bourgeoise tant méprisée par eux.
Toute une comédie de mari-amant qu'illustre en particulier Gala, successivement muse d'Eluard, d'Ernst et de Dali enfin dans une opulence qui est celle d'une bourgeoisie "arrivée", le goût de scandale de Dali la maintenant pourtant dans cette zone de la différence qui aura toujours été le moteur de son comportement social.