Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 08-09-2011 à 15:23:16
Denise Miège à l'heure du souvenir.
C'était hier, un hier suspendu dans le temps flou de la mémoire.
Autour du Luxembourg les chats errants ne sont à personne, et les chaises si dures au contact de la rêverie au bord du grand bassin, ont des allures d'instruments de supplice.
On cultivait la poésie à l'enseigne du " Soleil dans la tête".
Soleil cruel contrairement à ce que croyaient les chantres des jours heureux, ils oubliaient Van Gogh qui le portait en bandoulière et le projetait, les jours de colère, sur ses toiles.
Les jours étaient souvent de pluie et de nostalgie. Je rencontrais le fantôme de Verlaine en haut de la rue de Vaugirard, devant l'hôtel qu'il habitait entre deux séjours à l'hôpital. A l'étage, encore inconnu, Georges Moustaki écrivait des poèmes qui passaient dans des petites revues mal fagotées, mais des poètes il s'en ramassait à la pelle, et pas seulement au temps des feuilles mortes.
A l'heure du souvenir, je vois, comme sur un vieux cliché jauni et un peu flou qui fait le bonheur des albums que l'on feuillette en famille, les jours de mélancolie, la silhouette mince, et si vive, de Denise Miège, venue de ces banlieues qui imposent de longs séjours dans des trains maussades. D'où, sans doute, dans la poésie si ardente de cette poète hors pairs, des échos à la Cendrars, chahutant la phrase pour lui donner l'énergie d'une vie trépidante où l'usage de la poésie devient une arme incisive.
A la ressemblance de la ville qu'elle hante comme le piéton de Paris, qui est notre modèle à tous, elle peut dire : " ville de mémoire douce et charnelle comme un fruit qui n'a rien à refuser. Douce et chaude où je marche seule et par coeur. Il est question d'un amour comme d'une blessure à vif qu'elle sait qu'elle tait".
Tout est dit là, en mots simples qui viennent à l'esprit comme une mélodie et qui portent, de poème en poème, l'ardeur et la souffrance dont elle se nourrie.
Commentaires
Bonjour Sorel,
un te lisant je me voyais dans un fauteil trés confortable prés d'un feu de cheminée et une personne me faisant la lecture me laissant guider par les mots, que du rêve mais que ça fait du bien surtout vers la saison ou nous allons.
Je te remercie de ton mail tu sait c'est pas compliqué il faut juste que tu joue une peut avec la rose tu verras tu finiras par y arriver sinon continue comme aujourd'hui c'est trés bien aussi.
Je me suis permise de te tutoyer, tu peut aussi le faire.
Ton article ma beaucoup plu tu sais trés bien écrire...
Amitié Nanou