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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 10-09-2011 à 11:33:29

Les tiraillements de Max Jacob.

Entre Apollinaire et  Cocteau il est l'une des figures phares (au sens où l'entendait Baudelaire) du XX° siècle. Plus farceur que le premier, aussi cabotin que le second et cependant marginalisé par ses problèmes. Un tiraillement  entre la condition d'homosexuel qu'il assumait avec douleur et les élans d'une foi qui venue (comme pour Claudel) sous l'effet d'une apparition (sur les murs de sa chambre du Bateau Lavoir) va le conduire à cette retraite qui le grandit à Saint Benoît sur Loire.  Un itinéraire qui va du Boeuf sur le toit (un lieu snob) à cette basilique dont il assurait la visite avec une dévotion de sacristain.
Pourtant, outre son oeuvre qui relève comme pour Cocteau d'une sorte de "touche à tout" (ce qui lui a été reproché), il est au coeur de la vie artistique de son temps, à Montmartre, puis à Montparnasse, suivant en cela le courant de la vie artistique qui passe de l'un à l'autre, Max Jacob toujours là où il fallait être pour participer à la création d'une nouvelle esthétique qu'il illustre avec un timbre particulier, fait de charme et un reste de provincialisme qui lui sied à merveille.
Là où Cocteau reste le citadin avec les réactions qui en découlent, Max Jacob traîne avec lui (et pour son bien) cette Bretagne dont il se dit l'enfant.
Autrement,  Cocteau et lui ont les mêmes amis peintres avec Picasso comme figure centrale, et un regard opportun sur les courants qui traversent le monde de l'art.

 

Commentaires

472481 le 10-09-2011 à 12:55:21
Bonjour Sorel,

toujours trés passionnant tes billets.

L'ennemi,


Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,

Traversé ça et là par de brillants soliels;

Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,

Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.


Voilà que j'ai touché l'automne des idées,

Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux

Pour rassembler à neuf les terres inondées,

Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.


Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve

Trouverons dans ce sol lavé comme une grève

Le mystique aliment qui ferait leurs vigueur?


O douleur! o douleur ! Le temps mange la vie,

Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le coeur

Du sang que nous perdons croît et se fortifie !

Envie de vous faire un peut de lecture.

Le beau temps est au rendez-vous donc je vais continuer ma lecture sur mon transant à l'ombre du bien jolie bouleau, avec un petit vent d'autan merveilleux.

Amitié Nanou