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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 10-09-2011 à 15:37:23

Un mauvais poème pour Dubuffet.

Petits propos pour Jean Dubuffet.

Ce texte a été publié dans la revue Temps Mêlés. Il devait faire l'objet d'un "tirage à part " illustré par Dubuffet. Le projet s'est perdu dans les eaux troubles des années 60.

Ce n'est pas la cri - sans échos - de l'homme démantelé de ses rêves moroses. Nuits ouatées de mes songes imparfaits, je peins de grands paysages de ce pays de boue et de blés trop mûrs. Avec un nerf de boeuf, il serait facile de peindre un boeuf, c'est déjà fait. - Avec une mèche de tes cheveux pourrais-je peindre ton portait ? Il faut porter sur la toile, la terre de ce monde trop usé et pourquoi pas la mer : ce serait construire de petits aquariums pour d'enfin vivants poissons. - J'ai vu de grandes falaises effondrées, les absurdes blocs domestiqués de rêves bon marchés - Les sinueux caprices de l'urbanisme dépassé, des visages mordus d'ombre et d'ennui comme un soir sans ami.
As-t-on porté aux grandes voiles des ténèbres les mots sacrés et le sel de la pensée - je SAIS l'homme (savoir et autre chose) comme l'absurde qui s'effraie. La terre est métaphysique  si l'homme n'est plus que chair - cendre plutôt, cendre grise entre mes doigts. Le monde qu'on a bien à soi n'est pas celui  de notre chambre, de notre lit - ouvert à tous - à peine celui de notre mémoire, les autres en font grand cas. Evidemment pas celui de nos souvenirs, d'autres les partagent, d'autres sont venus depuis - Les souvenirs solitaires sont de grandes coupes sombres dans une lutte sans raison - on ne se souvient pas - Notre monde à nous n'est pas celui des cargaisons métropolitaines, ni davantage celui des platitudes nuageuses, bitumées du provincialisme cul-terreux et autres étrons à coller aux faces grumeleuses.
Il est hors des cadres contrariés de l'habitude
Truculence
absence
crudecsence
recru
cuite
recuite achevée des choses
collée
recollée
aux tripes, au nez
à ne pas savoir où et comment et pourquoi et depuis
quand et jusqu'à quand ce boeuf
toujours lui ESSENTIEL
ruminera ses herbages
ceux (les mêmes ) de nos rêves inachevés
car c'est quand même et toujours de rêve qu'il s'agît
de rêve qui ne sort pas des cadres de la réalité.

Hé bien je trouve ce texte très mauvais et même un peu ridicule.
Jean Rousselot qui, à l'époque, s'était penché sur un ensemble du même esprit avait porté un jugement qu'aujourd'hui je trouve fort juste. Il disait que c'était là la leçon (et l'influence) du surréalisme dans son plus désastreux aspect.

 

Commentaires

472481 le 10-09-2011 à 16:43:51
Re moi,

j'avoue ne pas savoir quoi penser de ce texte, j'ai du mal à me mettre dans le contexte ou il a été écrit, donc je ne porterais pas de jugement à savoir s'il est mauvais ou pas.

Et le tableau c'est une certitude j'aime pa

Amitié Nanou