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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 12-09-2011 à 11:20:57

Les trois grâces de José Maria de Hérédia.

C'était un père heureux, qui avait trois filles. Lui, descendant d'une vieille famille espagnole qui avait fait fortune à Cuba, où il était né (1842). Venu à Paris  pour parachever ses études José Maria de Hérédia aborde l'écriture. Un seul recueil de ses poèmes (Trophées) le rend célèbre. Il est charmeur, mondain, son salon de la rue Balzac est fréquenté par les écrivains du Parnasse et les Symbolistes. Ses filles en seront les perles (c'est l'opinion de l'époque qui le dit).
Il y a Hélène (1871-1953), Marie (1875-1963), Louise (1878-1930).
Les trois grâces au destin fabuleux placé sous le signe de la littérature.
Hélène épousera Maurice Maindron et René Doumic ; Marie épousera Henri de Régnier mais aura beaucoup d'amants et Louise épousera Pierre Louys et Gilbert des Voisins. Tous sont des personnages romanesques. Qu'en en juge : Maurice Maindron se voulait le nouveau Alexandre Dumas, René Doumic, sera le directeur de la fameuse Revue des Deux Mondes et finira Académicien, Henri de Régnier entre lui aussi à l'Académie française après une carrière de poète largement apprécié, Pierre Louys (qui deviendra l'amant de sa belle-soeur Marie) est l'auteur fort célèbre de son  vivant même des "Chansons de Bilitis", Gilbert des Voisins sera aux côtés de Victor Segalen, poète et archéologue.
Au milieu de cette famille pittoresque et mondaine, écartelée entre frasques amoureuses et reconnaissance publique c'est Marie qui s'impose.
D'abord dans sa vie amoureuse, car outre son grand amour avec Pierre Louys qui célèbre son corps par de nombreuses photographies, elle aura maints amants dont Jean de Tinan, Henri Bernstein, Gabriele d'Annunzio et s'imposera comme romancière fort appréciée au début du XX° siècle, sous le nom de Gérard d'Houville.
La légende veut que, gracieuses jeunes filles qui firent le succès du Salon de leur père, elles vécurent comme de grandes bourgeoises émancipées (surtout Marie) et que par la liberté affichée de leurs moeurs elles annoncent l'émancipation de la femme qui prendra tous les aspects de la sexualité jusqu'alors refoulée, jusqu'au saphisme fort répandu dans les milieux intellectuels.

 

Commentaires

472481 le 12-09-2011 à 15:04:36
Bonjour Sorel,

c'est une lecture trés intérréssante que je viens de lire et je découvre que finalement la femme était trés libertine pour l'époque, comme le dit la fin de l'article le début de l'émancipation de la femme à tous les niveaux...

Ce monde là étais un monde à part tous le monde ni avait pas ses entrées.

Poésie, peinture, littérature tout ceci me fascine.

Je te souhaite une bonne aprés midi chez moi toujours au soleil.

Amitié Nanou