Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 26-09-2011 à 12:00:00
Souvenir de Prague.
Pour S..
"Je ne connais aucune autre ville au monde qui, comme Prague, invite aussi souvent par un étrange charme à rechercher les traces de son passé" cette assertion de Gustav Meyrink, l'auteur du Golem, peut être largement partagée par tous ceux qui, à Prague, se glissent dans le sillage de quelque auteur qui leur aura fait aimer cette ville. Kafka bien sûr, encore que son Prague soit plutôt en filigrane mais si Meyrink y apporte une note plus réaliste (très picturale dans la richesse des mots dont il fait usage) c'est pour nous plonger dans une bain de désolation et de misère, dans le quartier juif. Un commentateur (J.J.Pollet) a pu préciser que c'est "un lieu de la monstruosité, de l'anarchie, de la déchéance, de la perfidie, de la fureur : maisons hantées de guignols, aux fenêtres étroites et grillées, aux porches béants comme de grandes gueules noires portent à pousser un hurlement de haine. La population grouillant entre ces murs tortueux suant le crime, est une humanité dégradée ou perverse. Théâtre de cette dépravation, le cabaret Loisitschek est un endroit ou dans un vaste tourbillon humain se mêlent les races, les classes et les sexes, ou les messieurs en fracs s'acoquinent avec des individus douteux, prostitués et travestis".
De fait, toute grande métropole a son quartier d'horreur (Londres au XIX° vu par Dickens) et celui qui s'attache à le peindre use des mêmes cas sociaux pour nous faire partager le sentiment d'horreur qu'il inspire. Seul le vocabulaire peut changer, celui de Meyrink se trouve être le mieux en accord avec son sujet.
Ce Prague là a été effacé par le temps.
On trouve plutôt le souvenir d'Apollinaire :
"Tu es dans le jardin d'une auberge aux environs de Prague
Tu te sens tout heureux une rose est sur la table
Et tu observes au lieu d'écrire ton conte en prose
La cétoine qui dort dans le coeur de la rose."
Commentaires
Pour moi, Prague, c'est le symbole de la population qui se soulève, de ceux qui disent "stop" à un pouvoir dont ils ne veulent plus ! "Résister", un des plus jolis mots de la langue française.
Vous avez aussi les Poèmes de Prague d'yves Bergeret chez Le temps qu'il fait...
ici le temps fait grise mine,
le ciel vous tienne en joie...
kel decouverte.... merci