posté le 11-06-2008 à 12:39:49
Proposition pour un jardin.
Propositions pour un jardin.
Autre manière d'annoncer par le biais d'une exposition de peinture,
l'approche du jardin dans ses aspects les plus secrets, les plus
inattendus. Là encore il y eut la rencontre de personnalités fort
différentes car l'enjeu voulait qu'il en fut ainsi. On ne voulait pas
illustrer un courant artistique, ni défendre une "école", mais jouer de
la force suggestive de chacun de ceux qui y participaient, pour
composer un paysage avec sa diversité naturelle.
Et me voici au coeur d'un jardin. Ample, chargé de végétations un peu
sauvage qu'on s'était bien gardé de domestiquer, de freiner, laissant à
chaque arbuste le plaisir de s'étendre à sa guise, de se mêler à son
voisin. D'où cet amalgame dense de branches qui se chevauchent
s'emmêlent et formulent une certaine idée de la nature à ses origines.
Encore que l'ordre en soit aussi, ça et là, signifié par la tonte des
herbages jouant à la pelouse sans en avoir la raideur et la sécheresse,
et retrouvant le charme frémissent des bords de route que l'on fauche
en ce moment pour donner un peu d'harmonie à ce qui, abandonné aux
caprices de la croissance végétale, ferait penser à ces pièces
désordonnées, encombrées de vilaines choses qu'aucune main un peu
délicate n'aurait songer à éloigner pour donner plus de charme, une
beauté instantanée, aux objets qu'on aurait conservé.
Un savant dosage en somme entre vitalité sauvage et harmonie méditée.
Car, ici et là, c'est une invitation à la méditation. D'où mon attrait
pour ce jardin évoqué.
Il ne manque pas de quelques arbres vénérables, vieux d'un siècle ou
deux. Majestueux en leurs branchages où se nichent des pies bavardes,
et d'inquiétants corbeaux aux plus hautes branches, les oiseaux de
plumage plus séduisant et de chant plus élaboré, préférant les tailles
plus modestes, une arborescence médiane.
Ce qui n'est qu'un bois de miniature, et pour les regards enfantins,
offre cependant des ombrages épais, des zones plus secrètes où chemine
un sentier dallé. Je l'ai baptisé la Voie Appia en souvenir de cette
Rome éperdue de splendeurs patinées par le temps. On peut y élaborer
des amorces de promenades digestives, ou dans le seul but de surveiller
la croissance spontanée, furtive, de fleurs sauvages où domine la
violette et le muguet.