posté le 12-06-2008 à 12:00:06
Un chemin dans la neige.C'étaient les chemins ruraux que mon père empruntait, par tous les temps, pour porter secours à des malade
C'étaient les chemins ruraux que mon père empruntait, par tous les temps, pour porter secours à des malades grincheux qui lui offraient un vin aigre, en plus du prix de la visite et qu'il se croyait obliger d'ingurgiter sans grimacer. J'aurais voulu qu'il donne à mon ami Roger Lauzun (Bergstrasser) qui lui avait proposé, ses mémoires de médecin de campagne. Mais il répugnait à se livrer et je ne pense pas qu'il mettait la littérature (en étais-ce, à ce niveau du style témoignage ?) à un niveau supérieur, contrairement à ma mère qui chérissait tout à la fois Paul-Jean Toulet et Francis Carco. Il y avait aussi, derrière ces choix, des souvenirs montmartrois quand elle habitait rue du Baigneur, au bas de la Butte Montmartre.
Un chemin tortueux, dont je fais aujourd'hui mes délices à travers une peinture dense quoique modeste de cette chère Nelly Debray-Dancé dont il semble que la postérité n'a pas voulu retenir le nom et guère plus l'oeuvre. Pourtant, pour l'avoir vue au travail je pouvais me dire qu'elle était bien l'incarnation du peintre sur le motif, sans concession à des notions théoriques ni soucieuse autrement d'attirer l'attention du chaland sur ce qu'elle donnait à voir. Car elle peignait comme d'autres, autour d'elle, se livraient à ces rites innocents d'une bourgeoisie de province un peu piquée de culture (pas trop) et vaine car sans destin que celui de perpétuer des valeurs et des idées héritées et sans danger. Un monde de confort tranquille que la peinture de Nelly traduit sans malice ni une véritable lucidité.
Le froid distillé par sa peinture de Siry-Salsogne (le nom du village que l'on aperçoit tassé dans son manteau de neige) c'est celui que l'on observe de sa voiture enmmitoufflé dans des fourrures précieuses, avec, sur le côté, un verre de wisky de la meilleure marque pour se chauffer de l'intérieur.
Commentaires
petite visite.