posté le 18-06-2008 à 16:59:03
Chic, c'est Chaissac.
Chic c'est Chaissac.
On avait, dans les années 80, donné, sous ce titre, une page du Quotidien du Paris qui était alors un journal florissant, capable de consacrer une page entière au peintre-poète-cordonnier dont nous admirions les oeuvres. Non en les comparant à la "production" de l'époque mais comme expression d'une individualité "farouche" peu disposée à jouer le jeu de "l'artistiquement correct" . On était là, dans la pensée de Dubuffet. S'est-on parfois interrogé sur le fait que ce dernier avait aussi regardé du côté de Chaissac, retrouvant là la boulimie de Picasso qui fait son oeuvre aussi en pillant les autres. Ce n'est pas le propos d'urgence. En revanche redisons combien Chaissac est important pour la santé mentale de notre génération. Et, me semble-t-il, plus encore aujourd'hui où l'on détruit systématiquement l'art du passé, chacun se prenant pour Marcel Duchamp, dont il n'est qu'un médiocre imitateur.
Chaissac est en dehors de cette querelle des anciens et des modernes. Unique en sa propriété. Il aurait pu être d'une autre génération. Nous avons eu la veine qu'il fut de la notre et que nous pouvions le célébrer.
Chic c'est Chaissac est toujours d'actualité. Une merveilleuse incursion dans la liberté de créer en dehors de tout préjugé, de toute "école", et surtout de toute théorie. Un air frais, celui de la cour de récréation. C'est là, dans l'école où sa femme enseignait, qu'il disposait ses totems. C'est dire qu'il leur avait trouvé le meilleur site pour s'épanouir.