posté le 20-06-2008 à 11:12:41
A propos d'arbres.
C'est un rêve d'enfant. Que l'on se souvienne des histoires de jeux de piste, dans l'épaisseur des forêts, et qu'on imagine, même en réduction, cet espace à la fois mystérieux et enveloppant, où le frissonnement des branches lourdement chargées suggère quelque vie qui nous accompagne, nous protège car il ne peut y avoir que complicité tendre dans un espace aussi vénérable et protecteur.
Un jardin n'est pas que la fiction de la forêt, il n'atteindra jamais ses immensités où craquent les branchages que l'on devine (en le craignant confusément) le glissement de l'animal à la recherche de sa proie. Déserté par la faune que la forêt protège, le jardin vibre d'autant plus fort aux marques multiples de notre présence. Il est attentif à notre approche, on peut dialoguer avec lui.
Parler aux arbres n'est pas plus sot qu'entretenir une conversation animée avec un animal familier. S'il ne manifeste qu'une immobilité en proportion de sa taille et de son ampleur, il n'en est pas moins attentif à notre amitié.
En dépit des efforts paternels (docteur en botanique) je n'ai jamais su identifier les arbres que je rencontrais. Nullement signe d'indifférence mais inculture dont il ne semble pas qu'ils m'aient tenu rigueur.
Le mouvement tendre et distrait de la branche que chatouille l'oiseau en transit suffit pour donner tout son sens à l'espace qu'il occupe et diversifie
Commentaires
Cet homme, tout gamin, revenu de Colombie avec sa famille, chez eux en Allemagne. La maman avait rempli un sachet avec des graines, et ne l'a pas retrouvé. Soixante ans plus tard on voit le vieux monsieur écrire dans sa cabane : der verlossen Wald. Les graines ont germé en sylvain refuge