posté le 24-06-2008 à 14:34:48
Promenade parmi les ruines.
Ma passion pour Hubert Robert date de ma fréquentation assidue du Louvre quand j'y faisais des études un peu distraites (résultat, un abandon d'un enseignement pourtant prestigieux). Le temps fut venu où l'occasion m'était donnée de pouvoir me livrer totalement à l'admiration profonde que j'éprouve pour cet artiste, et dans la logique d'une recherche qui m'avait conduit à écrire un essai sur Piranèse, je fus invité à m'exercer sur Hubert Robert (une étude sur des dessins). Retour au Louvre, dont il fut l'un des conservateurs lors de sa création. Et méditation sur le problème des ruines dont il avait avec une étonnante acuité envisagé l'état de ruine. L'architecte d'Hitler (Albert Speer) reprendra la formule : une architecture est belle quand elle peut faire de belles ruines. Imaginer le Louvre avec sa grande galerie à "ciel ouvert" et livrée à la végétation, est un acte poétique qui m'a toujours fasciné. Et les ruines d'Hubert Robert ne sont jamais tragiques. Il y flotte un parfum de fantaisie, une grâce particulière (on est au siècle de Fragonard), la vie s'y poursuit ( comme chez Piranèse pourtant nettement plus solennel).