Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 11-07-2008 à 15:02:16
Katherine Mansfield, l'écriture modeste.
C'est curieux comme les plus petits incidents de la vie, jusqu'aux tracasseries du quotidien, qui nous mangent le tempérament comme disaient les grands-mères, nous ramènent au souvenir de Katherine Mansfield. Non qu'elle apporte des solutions à nos problèmes mais la grâce particulière de son écriture, son attitude même d'écrivain (si modeste) devant sa tâche, nous servent de repères dans notre propre désarroi et bien des questions que l'on se pose devant la stupidité des problèmes que l'on doit aborder.
Elle a pourtant traîné sa maladie (la tuberculose) comme un boulet, allant de chambres de pension de famille en hôtels de modeste standing, écrivant ça et là, avec la patiente d'un petit animal qui construit sa case, d'un oiseau qui bâtit son nid. On l'aime pour cette simplicité de comportement face à un mal de vivre que nous pouvons partager avec elle. Elle attire plus la sympathie que de la pitié. On se voudrait complice de sa propre névrose qui alimente son écriture qui ne manque pourtant pas d'humour. Une humour délicat, une sorte de tendresse pour les autres, et un regard si fraternel avec les solitudes qui se croisent, qui s'abîment dans la banalité du quotidien. Il faut déguster ses textes avec la lenteur qu'elle exprime, la minutie du coeur que tout atteint et l'intelligence que tout explique.