Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 08-08-2008 à 13:23:45
La peinture amoureuse.
Au coeur de la peinture amoureuse.
Les cimaises des musées qui ne sont pourtant pas interdites au moins de 18 ans, recèlent un nombre considérable d'oeuvres vantant les charmes du corps féminin et par conséquent les fastes de l'amour. Qui n'est pas toujours seulement courtois, mais entraîne avec lui tous les fantasmes que les différentes cultures lui attachent et dont il est souvent la marque indélébile de ses ressorts les plus secrets.
Il était intéressant de tenter une lecture thématique de cette ouverture de l'art sur les alcôves et leurs délices. Et leurs complexes.
Attaché à l'expression du corps l'art tendra (jusqu'à la fin du XIX° siècle) à le magnifier, et rares seront les peintres qui oseront le blasphémer. N'est-il pas à l'image de Dieu ? Pourtant, trop séduisant, il devient le complice de Satan.
C'est au détour d'une représentation (qui se prétend simplement réaliste) que se joue le passage vers l'une ou l'autre de ces deux forces antagonistes, de ces deux courants où se précipite le destin de l'homme.
Peindre l'amour à travers la femme c'est surtout peindre le plaisir. On souligne son aspect charnel, la pente délicieuse du péché.
Intervient alors les canons que l'on décrète pour définir la beauté. Ils varient, sont la conséquence d'une multitude de données souvent étrangères à la logique anatomique, souvent la défiant, osant des interdits. Il reviendra à l'artiste de justifier tel choix, telle orientation esthétique et les poussées inconscientes d'une société pour les imposer. Longtemps le personnel de la mythologie greco-latine peuplera les scènes inventées pour exalter la beauté de la femme (d'autres civilisations useront pareillement de leurs propres références). Même en se limitant à la culture occidentale les variations sont infinies et subtiles, significatives et pleines d'enseignement. Mais, au final, n'est-ce-pas la mise en vedette de la femme-objet ?