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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 08-08-2008 à 17:05:32

Apollinaire, si proche de la presse.

Il y a du graphomane chez Guillaume Apollinaire, comme chez tous les écrivains qui ont abordé le journalisme. Où situer la frontière entre l'écriture de "création" et celle qui repose sur un sujet qui peut lui être extérieur et dont elle donne une version, une vision. L'art étant alors au niveau de qualité de cette vision qui peut en dire autant sur son sujet que sur celui qui l'a traité.
Critique d'art, Apollinaire absorbe tout, le pire et le meilleur, ce qui peut parfois nuire à l'idée que l'on se fait, et du critique et du poète prenant la plume pour conter le monde qui l'entoure. D'ailleurs, critique il l'est autant que piéton, ou, si l'on veut  : "piéton critique", un titre qu'il conviendrait de retenir tant il correspond à une certaine manière de travailler qu'ont les écrivains abordant la critique d'art comme un espace d'écriture où ils se donnent à entendre comme ils donnent à voir la peinture (ou sculpture) qu'ils commentent. Nul narcissisme en la méthode mais une approche plus sensible que scientifique (peut-elle l'être quand il s'agit d'art?). D'ailleurs elle tient moins compte de "l'histoire de l'art" que de la sensation, de l'émotion ressentie à la vision. On explique moins le mécanisme de l'oeuvre que l'effet produit par elle sur la rétine qui conduit directement à la sensibilité (la sensualité de la vision !)
On tiendra tous les écrits d'Apollinaire pour mériter de passer à la postérité via leur publication. On ressortira des textes "oubliés" retrouvés, et l'enthousiasme éditorial ira jusqu'à publier des textes contestables, voire des copies douteuses, peut-être des faux.  Que faire ? C'est la rançon de la gloire.