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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 23-08-2008 à 15:54:53

La femme selon la Revue Blanche.

Souvenirs de la Revue Blanche.

Elle résume toute une époque, et, surtout, tout un art de vivre dans un petit cercle de poètes et de peintres qui, autour de Missia Sert, des Nathanson, va cultiver l'amitié et l'art le plus exquis sans être le plus futile. On est sur cette "fin de siècle" qui s'ébat dans la luxure et le clinquant, la misère sociale accrue et l'argent facile, la provocation et les complexes qui vont nourrir la réflexion de monsieur Freud dans cette Vienne, plus que tout autre ville-métropole, saisie de cette stupeur qui inspire l'art le plus suave en même temps que le plus cruel car il dénonce le plaisir sans frein et l'angoisse métaphysique qui l'accompagne.
Paris modère cette fièvre sans l'ignorer, il lui donne une élégance plus bourgeoise, mais tous les arts en sont marqués, du théâtre à la peinture, en passant par la poésie.
On est à cheval sur deux siècles dont le nouveau se veut riche de promesses quand le XIX° flamboie dans la décadence.
On a hérité de la femme longiligne inventée par les symbolises, mais on lui donne plus de tempérament, une force intérieure quand elle était serrée dans le seul type de la rêverie. Femme aux ardeurs sensuelles et séductrice car elle tient plus de la femme de théâtre que de la muse saisie dans l'intimité de l'atelier. Toulouse-Lautrec est passé par là, inventant la femme gouailleuse, provocante, dévoreuse d'homme.
C'est parce qu'ils puisent leurs modèles dans l'intimité du foyer, à leurs côtés, que Bonnard de Vuillard donnent vie à des femmes plus rassurantes, elles sont de notre quotidien. Mais Jules Renard sait  être acide, Félix Fénéon sans complaisance et Alfred Jarry provocateur, on retrouve Messaline.
De ce formidable brassage va naître une femme nouvelle. Encore quelques métamorphoses, quelques générations et va surgir la femme moderne.


 

Commentaires

durireauxlarmes le 25-08-2008 à 02:32:11
Et que penses-tu de Clorinde dans "Son excellence Eugène Rougon" d'Emile Zola? Adolescente, je rêvais de m'identifier à cette femme et ... Je suis devenue mère! Une mère louve qui a tout abandonné pour garder ses petits près d'elle ! Quelle dualité!!

Tu excelles dans cette analyse !

Amitiés, durireauxlarmes.