Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 10-10-2008 à 14:40:37
L'écriture d'un ange.
De la manière d'écrire (de tenir la plume) on saura quel est le contenu du texte. Le Sphinx (assis mais soumis) dénonce le contremaître à qui l'on dicte des instructions pratiques. On le voit mal rédiger un poème ou une tragédie. Il est dans le sillon d'une parole donnée, d'ordre. A l'extrême, on verra Verlaine, la cul callé sur une banquette d'un bistro du Boul Mich dans le Paris "fin de siècle", sirotant une atroce boisson alcoolisée en ciselant un poème d'une grâce éperdue.
Vous avez dit absinthe. Alors il y a l'écriture de l'absinthe et puis celle des anges. En voici un. Il est dans la sanctification, l'espace de la grandeur mystique. Il n'écoute que son âme ou la parole divine. N'est-ce pas la parole des anges ?
Il importait que les tables de la loi fussent gravées dans la pierre et que le récipiendaire (Moïse) fut échevelé et entraîné dans un climat de tempête. Car s'ajoute à la manière d'écrire l'environnement qui y participe.
J'ai le souvenir de Patricia Highsmith ne pouvant écrire que la nuit, dans sa cuisine, dans la compagnie d'une bouteille de whisky que l'on retrouvait le lendemain matin, vide, au sol, et un chapitre du roman correctement tapé sur l'underwood qui était le stylo des auteurs de roman policier.
Un flash back encore. Qu'on se souvienne des films des années 5O et l'inévitable auteur de polar, un peu ivrogne, mal aimé, à moitié somnolant sur sa machine à écrire (encore une underwood mais droite et noire celle là, comme une sorte de Rolls défraîchie). L'encre et le sang se mêlent pour nos insomnies.
L'écriture de l'ange nous conduit au ciel, celle du romancier vers les eaux troubles de notre inconscient.
Commentaires
C'est sur une Underwood que je dactylographiais mes longs premiers textes poétiques ! J'ai blessé mon âme au whisky, longtemps..., excessivement;..