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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 11-10-2008 à 16:34:35

Le jeu de l'ornement.

La nudité a besoin d'ornements, de gestes, de décor.
Mythologique, le décor excuse la nudité totale, la gestuelle signera la rôle donné à une figure de déesse (on verra pour les dieux par ailleurs). Toute une histoire dans un simple bras levé, une jambe qui s'abandonne, une tête en extase. Saisie dans l'atelier (à la manière d'un Pascin, d'un Modigliani) c'est à dire réduit à sa "simple expression", le nu deviendra rapidement inconvenant. Otez les rochers, les rideaux, les colonnes qui font de votre voisine venue poser par curiosité, une Diane, une Vénus ou une Minerve, et vous aurez l'impression de glisser l'oeil dans le trou de la serrure. Chez Pascin la voisine l'est restée, banale, sa nudité est brutale.
A en déduire que le corps pour atteindre le sublime, l'élégance, fouetter l'imaginaire, a besoin de ce quelque chose en plus (fut-il discret) qui l'arrache à sa seule pesanteur de chair, et l'on conviendra que c'est l'ornement qui donne le ton, ouvre la porte à tous les fantasmes.
On en comprendra la fascination que peut exercer sur la femme le bijou. Chaînes, colliers, bracelets pour aller jusqu'à imaginer un langage codé de ces derniers, comme telle chaînette qui enserre discrètement une cheville. Ce sera la folklore acidulé des sous-vêtements, accessoires divers (bottes, chapeaux) tout un catalogue de formes ajoutées, soulignant ici une courbe de chair, camouflant  là un point recherché par le regard fouetté par le désir. La messe du strip tease tient là tous ses secrets.


 

Commentaires

Saintsonge le 22-12-2009 à 19:22:11
Savez-vous que "la chaînette qui enserre la cheville" d'une femme est signe de ralliement saphique pour lesbiennes, donc...?