VEF Blog

Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 09-12-2008 à 14:56:03

Rimbaud l'allongé.

Il y a toujours quelque chose de furieux dans le geste rimbaldien. On voit le poète dans son errance frénétique, entre boisson et illumination. L'aventure amoureuse avec Verlaine se repliant dans l'ombre et comme une honte qui ne donnera de poèmes pour l'exalter que ceux de Verlaine. Rimbaud c'est l'homme debout. Depuis le collégien dont la beauté est l'arme absolue, jusqu'au commerçant d'un Orient laborieux, se ceinturant d'or comme il s'était ceinturé de mots venus des étoiles.
Le voir allongé est un accident de parcours. Il n'est pas dans son monde mais dans celui d'une contrainte. Il n'est, allongé, que fortuitement. Il faudra aller chercher ailleurs l'image que l'on veut donner de lui.

 

Commentaires

Saintsonge le 23-12-2009 à 10:04:04
Cela préfigurait donc son amputation à Marseille où, couché de même, agonisant, il dit à sa soeur : toi au moins , tu marcheras encore dans le soleil (je cite de mémoire) ; ainsi marchant moi-même, par les jours ensoleillés, j'envoie vers l'astre ma prière pour Rimbaud (dont j'ai plusieurs posters sur le mur toisant mon escalier de bois) : Rimbaud, je marche pour toi, dans le soleil, dis-je.