Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 22-12-2008 à 11:29:01
D.H.Lawrence sur le mode intime.
On l'aura dit que les découvertes littéraires de l'adolescence sont déterminantes du devenir de ceux qui s'y donnent sans mesure. Oserais-je une confidence. Alors que l'heure était à la passion pour Jules Verne ou la bibliothèque verte, il me fut donné de "découvrir" D.H. Lawrence. Ce fut d'abord moins l'oeuvre que le personnage lui même qui me fascinait. La lecture de sa biographie m'aura à ce point transporté que je le suivais par l'imaginaire dans ses pérégrinations d'Allemagne, où il rencontre le grand amour, à l'Italie où il traverse la vie des petites gens dans leur quotidien. Que d'admirables pages pour ses déambulations qui ne sont pas celles d'un touriste mais d'un pèlerin. Il aime se donner l'allure de celui qui est porté par une quête. Vers l'amour cosmique, une adhésion totale avec le monde, une approche subtile (et sans doute complexée) avec autrui, dont les femmes (Katherine Mansfiled n'est pas étrangère à la comédie qu'il se donne) et quelques autres que fascine son physique de gourou, son verbe imagé.
J'avais accroché son portrait dans ma chambre comme on épingle sur le mur un poster des Beatles ou des Rolling Stone. Il était une idole, je voulais qu'il soit un frère. Un grand frère qui me guide dans la vie, me débarrasse. des préjugés qui m'entouraient. Je lisais ses livres avec avidité, comme on lit des livres d'aventure, et souvent au mépris de ceux qu'il m'était conseillé de me référer. On choisi ses repères, ses idoles et ses exemples. Grande fut ma déception lorsque je découvris qu'André Breton (une autre idole) le méprisait, le traitait "d'imbécile". Il est parfois difficile de concilier nos admirations.