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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 22-12-2008 à 18:07:03

Les lettres, ligne de force d'une oeuvre.

Ce sont celles de D.H. Lawrence, ce pourrait être celles de tout autre dont on a retenu et publié l'oeuvre épistolaire. Mais si les lettres d'un écrivain sont, d'ordinaire, considérées comme une simple marge (ou complément) de son oeuvre, on pourrait aussi considérer qu'une oeuvre peut aussi se résumer à la technique de la lettre. Celle-ci contenant la totalité de ce qui sera développé dans un poème ou un roman voire un essai. La lettre, par sa nature même, son caractère intime, et une présence dans la perspective de sa conception, est chargée de bien plus de force, de suc, de sentiment, de mémoire, qu'une fiction ou une divagation poétique (divagation faisant référence à Mallarmé, expert en la matière).
Chargée de toutes les ambitions d'une oeuvre de création (et défiant toutes les techniques qu'elle peut adopter) la lettre devient le coeur central d'un élan qui s'y déverse avec infiniment plus de spontanéité que dans une construction trop élaborée et obéissant à trop de critères arbitraires. Elle s'ancre radicalement dans l'inconscient de celui qui la rédige. N'est-ce pas la rêve de l'écriture surréaliste qui refuse le roman (le tolère chez Crevel, et le snob chez Aragon), et n'est pas toujours dans la plus juste clarté dans le poèmes. Ceux de Breton ne sont pas, loin  de là, ce qu'il a laissé de mieux, mais c'est dans l'essai, souvent sur le ton confidentiel (ou la colère) que Breton donne le meilleur de ce qu'il a à dire.
La lettre, donc, comme médium essentiel et parfait dans l'ouverture qu'elle offre, l'infinité de formulation qu'elle propose et auxquelles elle se prête.
Reste à trouver un destinataire. Le mal choisir c'est se condamner à l'échec ou la déconvenue : quoi !  tant d'élan, tant d'effort pour rien, c'est un peu comme se lancer contre un  mur. Le choc est terrible, il peut être fatal.
J'avais imaginé une correspondance fictive avec des absentes (des figures mortes, des êtres de légende) mais le projet s'assèche à mesure qu'il croît.
Il me reste à trouver "Celle" qui inspirera une correspondance chargée de tant d'ambitions, de tant de ferveur non consumée.
Pour me consoler je relis les Lettres de la marquise de Sévigné, un modèle dans le genre, même s'il est encore trop marqué par une époque, un mode de vie qui n'est plus.


 

Commentaires

ooz le 24-12-2008 à 03:28:58


... la correspondance fictive s'assèche ... {la lettre 'objet' -ou l'objet 'lettre'- ne circule pas, encre unicolore, écriture monotone, appliquée, laborieuse} ... faute de l'essentielle odeur de l'autre, cet ADN intraçable

zac51000 le 22-12-2008 à 18:50:28
bonsoir j'espere que tu a passer un bon debut de semaine je te souhaite de passer une bonne soiree

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