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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 02-01-2009 à 14:46:21

Le rire de Bryen.

Le rire de Bryen.

On le repérait de loin, rien qu'à son rire. En cascade,  tonitruant, sarcastique, Inquiétant. Il est du rire ce qu'on en donne à entendre. On s'y profile, s'y définie aussi. Bryen était petit, fragile et qu'on aurait d'un simple geste mis à terre. Ce n'était pas David, il n'y avait pas de Goliath à vaincre, mais celui dans la classe qui est le perturbateur. Il perturbera la peinture et lui donnera la force et la forme de son rire. C'était, dans les années 45-50, alors que Wols donnait les derniers feux de son lyrisme douloureux, et que la voix d'Antonin Artaud dominait la génération "montante", Bryen fédère tous ceux qui, commettent le crime de l'es-peinture réaliste. Ils cassent l'image, pensent que la peinture peut vivre de sa seule énergie et de son épanchement sans modèle, Il fallait le voir peindre avec jubilation.  C'était une sorte de danse devant la toile, pinceau pointé comme l'épée dans le duel. Et tout partait en giclures, taches et ligne affolées, constituant un territoire qui ne devait à rien de convenu, sinon le risque de se répéter, ce à quoi Bryen n'échappe pas toujours. Il peignait moins le monde ambiant, et même l'idée que l'on s'en fait, mais sa propre énergie, ses humeurs. Cela suffit-il. L'Histoire de l'art, et la place qu'elle lui donnera nous le dira.