Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 02-01-2009 à 15:27:36
Picabia plus intime.
Ce n'est qu'un dessin. La méthode la plus modeste d'expression, celle qui adhère le plus à l'instant, à la forme (l'idée) que l'on veut retenir. Quand il joue l'audace dans sa peinture, expérimente son devenir (sans le détruire, comme le fait son ami Marcel Duchamp), il sait, dans le dessin, s'attarder à des références, amorçant son oeuvre sous le signe de l'Impressionnisme et ici de Toulouse-Lautrec dont il retrouve le trait "électrique" et une sorte d'humour et d'insolence qui l'armeront pour s'engager dans l'aventure du dadaïsme où il est aux premières lignes.
Ce dessin (sans titre, et lequel lui donner, figurant un être hybride, ni homme, ni femme et tenant des deux) m'accompagne dans mes pérégrinations, se noie dans le désordre de livres qu'il voisine si bien tant l'oeuvre de Picabia participe finalement de la littérature et souvent s'en fit la complice.
Homme de mots, jouant d'eux, les provoquant pour tirer d'eux une sève nouvelle, une force vierge propre à nous bousculer, nous révéler le monde sous un jour différent, Picabia se risque à la poésie et son dessin devient celui d'un poète, dans la marge des mots ou pour les accompagner, en souligner la verve, une saveur très particulière qui en fait tout le prix.