Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 04-01-2009 à 15:40:35
Lautréamont piéton de Paris.
Comme tout apprenti écrivain Isidore Ducasse vient à Paris vers 1867.
C'est celui de la fièvre intellectuelle des Grands Boulevards, entre cafés et théâtres, sièges des journaux, et le Madeleine-Bastille qui cahote sur le macadam. Isidore Ducasse s'installe d'abord à l'hôtel 23, rue Notre Dame des Victoires. Le voilà aux marges du quartier qu'il va habiter. Ce sera au 32 de la rue du Faubourg Montmartre, face à l'entrée de ce Passage Verdeau où il aura son éditeur puis au 7 de la même rue, où il meurt le 24 novembre 1870 "dans un Paris affamé et affligé".
Le tracé des panoramas joue un rôle important dans sa vie quotidienne, il entretient ces rapports avec une réalité qu'il fait souvent basculer dans le rêve. Par nature, le "passage" parisien est un monde clos, insolite, mystérieux, tenant de l'aquarium et de la serre, retenant dans son intimité des commerces insolites, des lieux de perdition, des boutiques tenant de l'inutile, mais chargées de symboles. On pénètre dans le passage sous un porche qui affiche son identité, comme dans les poèmes de Dante dont Isidore Ducasse reprendra le principe : toi qui franchit ce seuil, tu pénètres dans un espace dans lequel on t'abandonne à ton sort.
Pourtant l'aventure de Maldoror dépasse les frontières et s'empare de la place Vendôme, et se prolonge avec l'affolante aventure de Mervyn jusqu'au dôme du Panthéon.
Commentaires
Un 32, contour de la gare familial fut mon côté "Ducasse"... J'y élaborai des tas de plans de catacombes...