Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 26-01-2009 à 17:39:07
Un litron pour une toile.
Comme le douanier Rousseau est parce qu'il est "à part", ne se revendique d'aucune école ou d'un mouvement, Utrillo est à considérer dans sa particularité, son originalité et dans la trajectoire d'une vie qui tient intimement à l'oeuvre. Celle-ci dépendant de celle-là. Vie marginalisée par l'alcoolisme, mais celui-ci découlant d'un mal de vivre qui l'avait condamné à devenir a-social. La légende veut que sa mère, Suzanne Valadon, l'enfermait avec un jeu de cartes postales, l'enjoignant de peindre, et selon ce qu'il ferait, de lui accorder le droit de boire. Le litron contre la toile en somme, et pour son plus grand profit car, partant de cartes postales, adoptant leur cadrage conventionnel et leurs sujets pittoresques, Utrillo a créé un véritable univers centré sur Montmartre où il vivra la majeurs partie de son temps et surtout sa jeunesse. Comme le douanier Rousseau, Utrillo ne pouvait séduire tout d'abord que des écrivains qui voyaient dans son oeuvre une ouverture sur une réalité dont la banalité devenait une source d'émotion.