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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 13-02-2009 à 14:48:27

Alechinsky, l'effet labyrinthe.

D'avoir opté de peindre sur le sol et non plus sur un chevalet, sur une surface que l'on domine et non plus affrontée de face (pour un dialogue), de donner libre cours au pinceau qui court sur la surface, aura changé jusqu'au contenu de la toile. Elle devient un territoire à conquérir. Elle n'est plus l'espace d'un récit, d'une représentation, mais celui d'une aventure graphique qui est  contenue dans ses limites, et, chez Alechinsky s'offre des marges annotées (ce qu'en peinture ancienne on a baptise les prédelles). Moins pour faire une frontière que compléter ce qui se déroule au centre, une sorte d'écho d'une proposition centrée et contrôlée, car si la main est libre elle n'est pas aveugle. Pourtant, en raison même des limites imposées, et pour suppléer aux contraintes qu'elles supposent, on ira vers un graphisme qui se coule et se déroule en circonvolutions, comme un labyrinthe qui se contient dans les limites d'un jardin. Il y a quelque chose du labyrinthe en effet chez Alechinsky, avec des sonorités étranges, des facéties spontanées, des reprises improvisées dans la course créative.
Il y a un souvenir de kermesses flamandes, d'agitation tellurique, de remue-ménage qui donner toute son énergie à la toile, en devient le sujet.
Placé sous l'effet du labyrinthe Alechinsky en invente de tous les genres, du cocasse au tragique. On s'y engage avec un petit frisson de fébrilité.