Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 26-03-2009 à 14:25:15
Des vies entières dans les livres.
L'arrivée subite d'une grande quantité de livres peut bouleverser notre vie. Ce peut
être à la suite d'un héritage (c'est le plus fréquent des cas) ou bien quelque'achat global en particulier lors d'une vente publique. Ce fiant à son flaire on aura porté son choix sur un lot sur lequel on aura bâti tout l'espoir d'y trouver la pièce rare. Une légende tenace circule dans le milieu des bouquinistes (et de leurs plus fidèles clients) que c'est souvent dans les lots plus ingrats que l'on trouve la pièce rare. Telle édition de Reverdy sur papier vergé et numéroté, cet Artaud qu'on ne connaissait que par référence bibliographique ou telle version française d'un DH Lawrence en "originale" (je cite ce que je souhaiterais trouver !)
Une bibliothèque dont on hérite a le double mérite d'entretenir des souvenirs d'enfance (on y aura puisé ses premières lectures, on en aura feuilleté l'essentiel sans toujours bien mesurer l'importance de ce que l'on abordait).
Voilà le principe de l'héritage acquit. C'est toute une époque qui vous tombe dessus. Chaque génération a ses vedettes, ses écrivains phares, et l'orientation littéraire en dit long sur la personnalité de celui qui l'aura suivie.
Une bibliothèque est le portrait de son propriétaire. D'ailleurs la notion de propriété (si mal venue en général et source de tant de conflits sordides) n'aura d'excuses que dans ce domaine qui touche si intimement la personne qui en est l'initiateur.
Surtout pour celui qui aura passé une vie entière dans les livres. Autre sujet à débattre. Quelle est la frontière entre la vie et l'emballement romanesque qui conduit certains lecteurs à fuir la" vraie vie" pour s'identifier à des personnages de papier, inventés par un auteur.
S'enfermer dans sa bibliothèque, vivre parmi ses livres n'est-ce-pas faire le pas fatal qui conduit du réel à la pure fiction.