Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 27-03-2009 à 15:07:44
L'écriture de l'oiseau.
Il n'est pas de plus belle histoire de plume (porte plume) que celle qu'en donne Raymond Roussel évoquant la fascination que pouvait exercer sur lui la contemplation de cette petite bille qui était inscrite dans le manche et qui contenait une image (souvent de caractère touristique) qui le transportait, le besoin chez lui de s'évader passant par les choses les plus simples.
Du prestige de la plume (avec ou sans porte plume) ! mais, d'origine, elle n'en avait guère besoin, alors son usage nous transporte dans des époques où l'écriture était un art suprême. Rêverait-on d'être témoin de madame de Sévigné quand elle abordait son importante correspondance. Er que dire de toutes celles qui confiaient dans l'intimité de leur bureau à leurs amis de coeur (pas nécessairement amants) l'essentiel de leur pensée de leurs émois. Songeons à cette madame du Deffand cloîtrée dans son appartement de la rue Saint Dominique (où elle tenait "salon") et, le soir venu, alors que l'on tirait les lourds rideaux qui isolaient des bruits de la rue, et apportait les lourds bougeoirs qui dispensaient une lumière tremblotante, amorçait ses longues confidences écrite à celui qu'elle avait élu comme son correspondant de coeur, le mondain Horace Walpole esprit distingué s'il en fut. Ou encore, en à la faconde amicale de George Sand écrivant à son ami Gutave Fiaubert comme on écrit à un frère un peu dissipé, ou quelque amante exaltée comme Marie Dorval poursuivant Alfred de Viigny de sa flamme qui trouve des mots à sa mesure pour séduire le poète.
Pense-ton assez, comme il le faudrait, qu'une plume, alors, est un organe (un instrument crée par la nature) qui permet à un volatile de s'envoler. Comme ne pas imaginer que les mots qui en naissent, qu'elle aide à former (à dessiner), ont toute la grâce et la légèreté qu'elle suppose.