Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 06-05-2009 à 14:31:44
Katy Acker, une écriture de feu.
Avant d'écrire (et l'écriture sera le résultat de ses expériences) Katy Acker dévore la vie en brisant les tabous, provoquant l'opinion en travaillant comme stripteaseuse et même actrice porno. Son caractère androgyne est une figure visible de sa recherche d'identité qui est conduite sous le signe de la poésie beatnick. Elle subira les influences conjugées de Burroughs, des poètes de San Fransisco et du mouvement français Fluxus. Se posant d'ailleurs au carrefour des différents modes de création.
Elle pratique la performence, (impliquant le corps mis en spectacle) s'attaque aussi au cinématographe et son écriture brasse toutes les techniques de l'époque dont le cut-up inventé par Burroughs, "laquelle consiste à couper des passages ou des phrases et à la réagencer de façon aléatoire pour un résultat autre" (Blaise Cendrars avait composé des poèmes en partant de phrases arrachées aux traités pratiques de son ami Gustave Le Rouge).
Elle n'hésite pas non plus à pratiquer le plagiat (comme Lautréamont) aussi bien de Proust que du marquis de Sade, ou encore Marc Twain. Elle s'appuie sur des textes de référence jusqu'à s'introduire dans le monde de Pasolini ou de Toulouse-Lautrec. Enfin elle filme sa relation amoureuse avec le poète Alan Sondeheim et cela donne "The Blue Tape".
La technique de Katy Acker est moins singulière que dépendante d'une culture "dada", sa prose est secouée par divers apports étrangers ou complémentaires, comme des poèmes, des dessins, attirant le lecteur dans une sorte de dynamisme éclaté et vibrant, traduisant les sensations, un appétit de vie fulgurant et peut-être fanatique. On parlera, évoquant cette violence, d'une impudeur monstrueuse, un narcissisme désespéré.
A la fois critiquée et adulée par la presse elle fait figure d'icône de la transgression dans le climat des mouvements de la jeunesse qui scandent toute la décennie 1970.
Quelques un de ses textes sont traduits en français : Don Quichotte qui était un rêve, La Vie enfantine de la Tarentule noire (sous le pseudonyme de la Tarentule noire), Sang et stupre au lycée, et encore Grandes espérances.
Elle meurt des suites d'un cancer du sein en 1997.