Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 15-05-2009 à 11:02:31
Les Beauvoir comme on dit les Brontë.
J'avais compris : les soeurs Brontë, se reprenant elle précise, non je voulais dire les soeurs Beauvoir. Une confusion qui me semble fort révélatrice. Elle est pourtant amoindrie par de nombreuses nuances. Les soeurs Brontë fusionnent dans une solitude morbide, les soeurs Beauvoir s'inscrivant dans le monde et se distinguent. Dans son travail Claudine Monteil ne révèle pas tout de suite son intention. Elle nous présente la vie parallèle de deux rejetons de la bourgeoisie plutôt enclines à défier leur classe, et se chercher dans la création.
Simone y parvient avec éclat, provoquant scandale et reconnaissance de cette cause des femmes qui est le véritable objectif de l'auteur (l'auteure comme elle le précise avec insistance). Bientôt elle est introduite dans l'intimité des deux figures de la révolution féminine qui se précise (plutôt avec Simone qu'avec Hélène, plus réservée). Et c'est pourtant elle que l'on va découvrir dans son parcours et l'intimité familiale qu'elle a créé autour d'elle.
Claudine Monteil situe bien ce qui distingue les deux soeurs, et l'ampleur de la démarche de Simone, Hélène étant plus secrète, plus attachante aussi. Dommage que ce soit dans une écriture un peu terne, conventionnelle, qui n'échappe pas toujours aux clichés d'une mignardise attendrie. Qu'importe, elle nous fait approcher deux êtres d'exception, hantés par les problèmes de la création. D'autres personnages virevoltent alentours, dont Sartre. Ce n'est pas là qu'on cherchera à le mieux connaître. Il est hors sujet.