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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 15-05-2009 à 14:03:01

Jacques Hérold chez le marquis de Sade.

Vu de loin, vu de près.

Il faisait parti de ceux dont on attendait, vus de loin, qu'ils apportent quelque chose de majeur à notre appétit de rêve, tant ils creusaient leur sillon dans les forces de l'inconscient, non sans une voluptueuse cruauté qui n'était pas pour rien dans l'attrait qu'ils pouvaient exercer sur ceux qui découvraient, tout à la fois, Breton et le surréalisme, Ernst et les flambées de la prose de Julien Gracq.
Vu de près on était séduit par sa "bonhomie" qu'il roulait dans les "r" n'ayant rien perdu de ses origines roumaines.
On le retrouve à Lacoste (lieu idéalement fait pour lui), il avait trouvé maison de campagne dans ce qui avait été (mais c'était peut-être une légende) les communs du château du marquis de Sade. Le château était bien là. Il dominait, le village, orgueilleux, impérieux, que l'on aurait dit sorti d'un des ces romans gothiques anglais du XVIII° qu'on aimait tant. On pouvait s'y promener en toute liberté. Les poètes étaient venus là, nombreux, rendre hommage au terrible maître de leurs fantasmes. Hérold ciselait des figures totémiques emportées par la foudre. Son monde était celui du déchaînement. Prestigieuse était la cohorte des poètes qu'il avait illustré : Ponge, Fardoulis-Lagrange, Butor, Breton, Gracq, Jean Pierre Duprey,  et tant d'autres qui se croisent dans le jardin des délices et celui des terreurs.