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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 04-06-2009 à 10:16:13

Baudelaire chez Nadar.

Tout le monde allait chez Nadar, pour se "faire tirer le portrait". Baudelaire en fit de surcroît un ami. De concert ils sillonnent le Paris nocturne et ses bas-fonds Baudelaire tirant de ces incursions où il gâche sa santé et ses finances, des impressions qui vont subtilement nourrir sa poésie. "Les Fleurs du Mal" sont bien celles de ce Paris marginal, avec ses figures hâves et ses sirènes maladives.
Il prend volontiers la pose, se joue la comédie du décavé. Hors du monde des soumissions pragmatiques il prône l'élan vers cet idéal défini en ses formes, en ses icônes, mais il est comme l'oiseau à qui l'on aura coupé les ailes. Il n'en a que la nostalgie.
Tout comme Manet, peignant sa maîtresse Jeanne Duval, souligne le caractère fatal et désenchanté d'un  modèle de complaisance, Nadar insiste sur le côté maladif de Baudelaire, il en fait une icône de cette version du romantisme "fin de siècle".