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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 04-06-2009 à 11:34:11

Ludovic Halévy, le confort bourgeois.

Descendant d'émigrés juifs venus d'Allemagne, la famille Halévy s'est, en deux générations, imposée dans le milieu bourgeois et intellectuel du XIX° siècle. Ludovic, en particulier, a fait une brillante carrière comme librettiste (en collaboration avec Henri Meilhac) pour des opérettes dont la musique était d'Offenbach (La Belle Hélène, La Vie parisienne, La Grande Duchesse de Gérolstein, aux Variétés, Froufrou, au Gymnase, Le Réveillon et la Boule, au Palais Royal). Plus sérieusement il est l'auteur de quelques ouvrages d'une piquante actualité (les Petites Cardinal, l'Abbé Constantin).
Suprême honneur il entre à l'Académie française en 1884. Carrière exemplaire pour un homme de sa classe même s'il n'en reste pas grand chose au regard d'un amateur d'aujourd'hui qui voit plutôt l'incarnation d'un certain confort conventionnel que traduit bien son mode de vie. Dans la quiétude et l'opulence discrète d'un hôtel particulier de la Nouvelle Athènes qui existe toujours (rue de Douai).
On est là dans les coulisses du monde de Proust qui, d'ailleurs fréquente le salon de la cousine de Ludovic, Geneviève, d'abord mariée au compositeur Bizet puis à l'homme d'affaire Srauss. Proust s'appuyant sur une observation aiguë et impitoyable de cette comédie bourgeoise teintée de culturelle et vivant en vase clos.
C'est le "côté" Verdurin de la "Recherche du temps perdu", le "côté" Guermantes puisant ses sources dans le faubourg Saint Germain. On y déployait pourtant sensiblement le même décor, seuls changent les personnages.