posté le 04-07-2009 à 17:29:58
Nadja, à la folie.
Nadja.
Un nom qui sonne l'exotisme et le mystère, qui
résume tout l'esprit du surréalisme, qui s'incarne en une femme,
passante considérable mais fugitive dans la vie d'André Breton qui en
fera l'héroïne d'un de ses plus beaux livres.
Rencontrée rue La
Fayette (si banale dans son étirement vers la gare du Nord), à Paris,
elle va tracer avec Breton, en quelques jours d'une passion inquiète et
envoûtante, un itinéraire que ne manquent pas de suivre les fervents
pèlerins de l'amour fou. Nadja n'est pas qu'une femme égarée dans la
ville et que l'amour d'un poète a porté à la légende. Elle est
confondue avec le tissu même de la ville comme territoire de l'aventure
amoureuse et du mystère, car tout échappe à l'ordinaire à celui qui
invente son itinéraire amoureux, construit des jalons pour ne conserver
la mémoire. Nadja est promise à la folie, et son attrait n'est pas
étranger à ce destin dévastateur, car elle annule les limites,
abolissant les frontières du raisonnable, de la mesure et de l'économie
de la pensée et des sentiments. Elle se laisse porter par une passion
qui va la briser.