Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 06-07-2009 à 10:57:16
Artaud en passant.
Artaud, en passant.
On sait combien le passage
d'Artaud dans le ciel contemporain de la pensée pèse sur les âmes et
les consciences de ceux qui ont eu le bonheur (ou le risque) de le
rencontrer. Ame ardente et brûlée, elle conduit vers une lucidité (et
une colère) qu'il est difficile d'assumer quand on veut protéger un
quotidien rassurant, des relations de convention avec le monde. Il met
le doigt sur ce qui fait mal, il invective notre conscience, il milite
pour cet "ailleurs" invoqué par Rimbaud, un état supérieur de l'homme,
un dépassement des frontières de notre conscience des limites de notre
corps.
C'est du corps qu'il est question, parce que profondément
malade et à le merci du monde médical, Artaud s'insurge contre ceux qui
veulent s'emparer de sa conscience au nom de sa santé. On sait combien
il s'achemine vers un délabrement corporel d'autant plus injuste et
révoltant qu'il incarnait, dans sa jeunesse, une image d'archange (voir
les films dans lesquels il est amené à jouer).
Ses derniers
ouvrages, délicatement édités par les éditions K (un modèle du genre)
jalonnent une pensée moins pieuse qu'incandescente.