Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 20-07-2009 à 10:40:07
Le typographe enchante le livre.
A la lumière naturelle
il s'est penché sur son casier où les caractères d'imprimerie,
soigneusement classés, sont à sa disposition pour composer son texte.
Restif
de la Bretonne, ouvrier typographe, composait directement ses livres en
puisant dans les caractères. Sans passer par la phase de l'écriture,
comme aujourd'hui on écrit directement sur le clavier de l'ordinateur,
négligeant de passer par le stade du manuscrit, surtout quand on a
l'écriture brouillonne, trop hâtive et qui rend difficile la relecture.
Il
y aurait toute une étude (elle se fera) que l'on pourrait mener pour
observer l'influence que peut avoir cette approche directe avec les
mots qui sont les éléments indispensables à la visualisation de la
pensée (de la sensation). Mais alors que la manipulation des caractères
d'imprimerie freinaient sans doute le rythme de la composition,
l'ordinateur l' accélére, lui donne un aspect définitif, le projette à
l'oeil du scripteur avec une force d'évidence. Dangereuse sans doute.
C'est une manière de fuir les retours incessants sur les mot, pour en
fignoler la forme. On voit mal un Raymond Roussel s'en contenter, ni un
Mallarmé, mais un poète lyrique peut y trouver sa source même, suivre
le flot verbal qui va jaillir de la machine. Une littérature en devenir
?