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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 21-07-2009 à 12:32:22

Katherine Mansfield intime.

Les voici, cote à cote, dans un intérieur sobre et d'intellectuels assagis, un rien bourgeois (ils le sont malgré eux) et pourtant, derrière cette dignité distinguée c'est le drame de l'amour qui s'agite. Il est au coeur de l'oeuvre de Katherine Mansfield, il est analysé par Middleton Murry dont les souvenirs sur Katherine Mansfield épousent avec ferveur les divagations d'un coeur errant . L'amour serait il le seul argument pour  lire Katherine Mansfield ce serait diminuer son talent, voire son génie propre. Qui s'appuie sur l'expression des sentiments pour développer les forces d'une sensibilité apte à capter tous les indices de la vie frémissante qui s'accorde aux oscillations de l'humeur, tantôt chagrine, tantôt juvénilement  enthousiaste. Qu'il est difficile de vivre au quotidien cette intensité, cette force d'adhésion avec sa sensibilité, et de s'y voir condamné à la solitude. On vivra les signes extérieurs de l'amour, on demeurera lové dans les plis secrets de ses angoisses. Le texte de Middleton Murry vaut pas l'intimisme qu'il exprime, et sans doute, l'espèce de fascination qu'exerce Katherine en dépit  de ses caprices, de ses exigences, de son mal à vivre.
Une confidence enfin. La vie et l'oeuvre de Katherine Mansfield font parti de ma propre existence depuis l'enfance. Ses livres figuraient dans la  bibliothéque familiale il est vrai marquée par la mode de la littérature anglo-saxonne qui flambait dans les années 30 où l'on célébrait Aldous Huxley, D.H.Lawrence, Charles Morgan. Comment ne pas avoir été imbibé de cette culture qui amenait dans le ciel français les brumes de Londres, et celles du coeur.