Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 22-07-2009 à 12:58:40
Michel Tyszblat, l'enfant de la ville.
Michel Tyszblat le poème de la ville.
Plus enfant
de Fernand Léger que de Bazaine et chantre des villes objet de son
attention, non comme facteur de pittoresque mais comme synthèse de la
condition de l'homme aujourd'hui. S'il a interrogé, comme tous les
peintres de sa génération, ses aînés immédiats, il s'est forgé son
propre langage au prix d'un énorme travail d'introspection, de retour
sur soi. Ce qui n'est pas en contradiction avec le regard qu'il porte
sur la réalité contemporaine. Il dépasse (outrepasse) la dilemme
figuration abstraction, cherchant une synthèse qui est spécialement
plus littéraire que plastique, plus pensée que la simple organisation
de formes quand on s'est libéré de souci de représenter le visible. Il
charge la forme d'une formidable tension et de présence des choses de
notre environnement, sans tomber dans l'énumération, ni le simple
constat, mais en fusionnant choses et forces qui les animent. Ce qui
donne à sa peinture ce délié ample, cette diversité formelle et un
effet de choc où se croisent plaisir de voir et inquiétude de
comprendre. En dépit d'une palette allègre, il porte toute la pesanteur
du monde ( qui parle du "poids du monde" ?) et sa connaissance profonde
du jazz (la musique de la modernité urbaine) qu'il pratique (c'est son
"violon d'Ingres"), lui permet de relever le défi. On évoquait Fernand
Léger, c'était la modernité vue au début du siècle (une pesanteur
démonstrative), Tyszblat évoque la modernité en crise.