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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 24-07-2009 à 14:12:03

Du côté de chez Proust.

Paris au plus près, au ras des talus (Jacques Réda) dans le sillage des virées nocturnes avec Brassai (Léon Paul Fargue), nous est familier jusqu'à l'usage des mots qui sont ceux de l'émotion immédiate, du pittoresque quotidien (vu aussi par Doisneau). Avec André de Fouquières et Maurice de Waleffe, on pénètre dans les salons. Ce serait l'univers de Proust au stade de la simple énumération des noms, des lignages, des relations plus ou moins brillantes qui donnent du poids à un carnet d'adresses. Point d'émotion mais un état des lieux qui vaut pour ce qu'il permet de situer dans le Paris que nous sillonnons pour notre plaisir, de repérer des présences au passé. C'est un défilé d'ombres (femmes vêtues par Worth et hommes sortis des romans de Maupassant ou de Paul Bourget).
Paris était une fête nous est-il assuré. L'était-il pour une société qui avait ses rites, ses préjugés, ses grandeurs et ses faiblesses avec quoi l'on fait une civilisation, dont celle d'une classe qui a sa culture, ses pouvoirs et ses fatuités.
Pour un lecteur d'aujourd'hui, c'est un peu au niveau des rubriques mondaines de Stephane Bern dans le "Figaro madame". Un rien suranné. D'où un certain charme.