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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 04-08-2009 à 15:19:30

Flaubert, dernières heures.

Il est du tourisme culturel ce qu'il est des rêves dont on a tant de mal à reconstituer le déroulement qui nous enchanta dans l'inertie physique du sommeil. Parce que sans doute, notre mémoire ne retient pas la globalité de ce que nous avons découvert et qu'on aura eu le tord de contempler avec la ferveur un peu naïve du militant, allant au devant de ceux qu'il admire et s'imprégnant ( croyant s'imprégner) de l'environnement qui fut celui d'une oeuvre qu'on aura admiré, regardant le lieu à l'aune de celle-ci et n'y trouvant le plus souvent que les marchands du temple.
Flaubert c'est Croisset. Son havre, il n'avait de cesse, même voyageur, de s'y retrouver dans le confort d'une vie familiale assez bourgeoise. Qu'en est-il de ce qui fut sa maison. Un jardin où l'on cherchera la fameux "gueuloir" où il mettait à l'épreuves ses pages à peine écrites.
Un pavillon, comme il en existe souvent dans les propriétés bourgeoises, et qui donnait directement sur le chemin de halage au bord duquel était construire la maison, à la charge de restituer un climat qui pourrait être celui de son cabinet de travail.
Suivons Julian Barnes qui y va de son pèlerinage narquois autant que scrupuleux : "..on est touché au hasard par les objets exposés, étalés avec insouciance. Des portraits, des photographies, un buste en argile ; des pipes, un pot à tabac, un coupe-papier ; un encrier en forme de crapaud avec une bouche grande ouverte ; le bouddha d'or qui était posé sur le bureau de l'écrivain et qui ne l'a jamais irrité ; une boucle de cheveux, plus blonds évidemment que sur les photos. Deux objets, exposés dans un cabinet, sont faciles à rater : un petit gobelet dans lequel Flaubert a bu de l'eau pour la dernière fois, quelques instants avant de mourir ; et un mouchoir blanc roulé en  boule avec lequel il s'est épongé le front, ce qui a peut-être été le dernier geste de sa vie"