posté le 16-10-2009 à 12:30:00
Princesse Bibesco, une litttérature mondaine.
Encore un souvenir d'enfance, et précoce tant il m'était donné d'accéder à la bibliothèque familiale sans contrôle ni réserve. Dans les sombres rayons où scintillaient les titres des livres lus par mon entourage, j'avais remarqué ceux d'une certaine princesse Bibesco qui se répandait à travers les éditeurs les plus fameux (dont Grasset). Sous sa couverture de papier "cristal" qui les protégeait des atteintes de la poussière voici : Catherine Paris, Egalité, Feuilles de calendrier, Le perroquet vert.
Un personnage que l'on aurait dit sorti du monde de Proust (il y aura entre Proust et les Bibesco des liens d'amitié) avec cette pointe d'exotisme qui touche ces émigrés de luxe, venus d'Europe Centrale dont les noms ont quelque chose de clinquant et de toc.
Une oeuvre sans génie mais bien caractéristique de l'état d'esprit et le niveau de culture d'une classe de privilégiés, dont chaque élan d'expression trouvait une audience de complaisance. On est là dans le mi temps de la création littéraire, entre délassement de nantis et pulsions émotionnelles liées à une éducation soignée, des ouvertures faciles sur le monde, un sentiment de supériorité qui n'est pas chez elle forcément déplaisant, tout au plus pittoresque et peut-être naïf. Rien à voir avec l'arrogance de l'aristocratie que la Révolution française voulait abattre tant elle était néfaste dans son égoïsme.
Si la littérature est le signe d'une certaine qualité d'éducation, elle y est à sa place. Mais hors de toute nécessité.