posté le 06-11-2009 à 10:50:26
Champfleury enfant de Laon.
Doit-on suivre Saint Beuve postulant pour la théorie qui veut qu'une oeuvre est étroitement liée à son auteur, et que connaître celui-ci permet de mieux comprendre celle-là.
En témoigne bien Champfleury qui a nourri son oeuvre de son enfance et de sa vie parisienne dans la tranche de la bohème.
Né à Laon, en 1872, dans une famille de la petite bourgeoisie (son père était fonctionnaire de la ville et sa mère avait une boutique d'épicerie et de bimbeloterie).
Son enfance est solitaire et quasi "sauvage", livré à lui-même, il est le type même de provincial "monté" à Paris et découvrant la "vraie vie". Il est significatif qu'il ait rédigé une biographie d'Henri Monnier, le créateur d'un personnage type de sa génération.
Ce n'est pas un personnage à la Balzac, mais son cousin,mené par une certaine fantaisie qui est celle même de Champfleury dont chacun souligne le caractère jovial et même une certaine innocence. qui débouchera, avec le temps, sur une certaine mélancolie. Ce qui ne l'empêche pas de créer lui-même des personnages qui sont ceux des arrières boutiques, des loges de concierge. Ce sera "La mascarade de la vie parisienne". Il portera sur ses compatriotes un regard narquois (Les bourgeois de Molinchart) annonçant là la cinglante verdeur de Jouhandeau. Son immense curiosité le conduit à se porter au secours du Naturalisme (à travers Courbet) ce qui lui vaut le titre de théoricien du naturalisme . En toute logique il s'attache aussi aux Frères Lenain "peintres laonnois" et surtout à la caricature et à la faïence.
Qu'il ait enfin aimé les chats au point de leur consacrer un ouvragre le rend naturellement sympathique.