posté le 06-11-2009 à 12:09:42
le douanier Rousseau par la porte étroite.
On a pu déduire de l'enfance d'Henri Rousseau, dans une des portes de l'enceinte fortifiée de Laval, certaine attirance qu'il aura, par la suite, pour le phénomène du "seuil". La Porte Beuchère est, en effet, la survivance de ce qui fut le système de défense militaire médiéval que la ville avait conservé. Un signe de splendeur pour une famille qui va pourtant quitter l'endroit.
Devenu douanier (gabelou en fait) Henri Rousseau portera une attention particulière aux postes de douanes qui enfermaient alors Paris dans une politique de taxes qu'il fallait payer pour l'entrée des marchandises. Rousseau était alors au coeur du système dont il était l'employé.
Piéton méticuleux d'un espace qui restera urbain et timidement banlieusard Rousseau compose des paysages qui sont de son quotidien. D'où les portes d'octroi.
Retour en arrière :
Conséquence des ambitions puériles de son père quincaillier épris de grandeur et qui s'est lancé dans des aventures immobilières aventureuses qui vont précipiter la famille dans la faillite. N'avait-il pas choisi d'acquérir cette porte monumentale d'un Laval médiéval (la porte Beuchère) dont l'avait séduit le caractère seigneurial.
Une porte donc. Etroite. Sa vocation défensive le voulait. Elle s'inscrivait dans la clôture protectrice d'une ville alors ceinte de murailles.
D'elle, par la suite, Rousseau sera conduit à faire la sentinelle dans ces petits fortins qui encadrent les passages de l'octroi parisien.
Etrange et exemplaire parcours qui le place toujours aux franges de la ville, aux abords prometteurs de la nature qui se déploie avec grâce et innocence aux approches de la ville.