posté le 07-11-2009 à 15:50:26
Vue sur un musée lapidaire.
Le musée est la mise en théâtralité des oeuvres qu'il présente. Aujourd'hui c'est la présentation, souvent, qui "fait" l'oeuvre, dans la logique qui veut que l'objet présenté (même dérisoire) devient oeuvre d'art en fonction de cette mise en situation.
C'est le musée qui fait l'oeuvre d'art, et les musées lapidaires, qui sont la survivance de ce que furent les chantiers du moyen-âge, autour des églises et cathédrales en construction, jouent le jeu de cette mise en scène avec une sorte d'innocence qui conserve tout le charme des impulsions premières du tailleur de pierre qui participe à une haute et ambitieuse mise en valeur de l'espace au nom d'un culte qui y trouve toute sa gloire et son excellence.
Ce sont souvent les musées de province qui offrent des recoins subtilement agencés où sont accumulées des oeuvres de facture différentes (et de valeurs esthétiques elles aussi fort variables).
On dispose des pièces de provenances variées, composant une sorte de collage-assemblage d'une étonnante saveur où chaque élément abandonne sa signification première pour devenir le personnage d'une mise en scène qui s'invente une nouvelle vie symbolique.
Quelques squares, parfois, recueillent des fragments que la nature enclave dans sa vie propre.
Le square Auguste Cain, derrière le musée Carnavalet, à Paris (rue Payenne) est un délicieux exemple de ce mariage heureux de la pierre et de la nature. C'est André Pieyre de Mandiargues qui avait une vue privilégiée sur le square depuis son bureau, qui m'avait fait découvrir cet endroit magique.
Commentaires
Beaucoup de travail pour ce blog félicitation