posté le 14-11-2009 à 14:58:10
La forêt de Gustave Doré de notre enfance.
Les forêts profondes, il connaît. Enfant il s'y promenait, conduit par son père un raconteur d'histoires. Gustave Doré conservera profondément en sa mémoire ces moments d'émerveillement et de peur mêlés par la monstruosité des arbres qui entourent le promeneur, l'enfermant comme en un labyrinthe peuplé de monstres redoutables. Il saura, en illustrant les contes de notre enfance, faire passer cette puissance émotionnelle, ce mélange savoureux de sensations bizarres et contradictoires où la peur rencontre l'émerveillement.
Il en fait le cadre de ces Contes au fond si cruels (il n'y a qu'un pas à franchir pour gagner l'espace des romans gothiques). La femme y est victime de mauvais sort, et les princes sont leur seul recours. Dans le prince s'incarne l'homme amoureux. Nos premiers émois enfantins se nourrissent de ces histoires pleines de fées et de lutins.
Baudelaire nous a montré le chemin de cette descente dans les profondeurs de notre mémoire (ou de notre subconscient !). A feuilleter des images on retrouve des pans entiers de notre propre passé qu'elles ont imprégné de leur force poétique. On pénétre si profondément dans l'image qu'on retrouve "le temps perdu".
C'est que le pouvoir de ces images est grand, abolissant le temps.
Commentaires
moi je trouve tous cela fort simpa
oui, il convient d'aller "affronter" ses peurs pour se "dépasser" soi-même ; Perrault, lui qui n'avait pas d'enfants, de père violent et de mère alcoolique, je crois me souvenir, nous en rendit de beaux et profonds contes auscultés par certains psys, d'ailleurs...