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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 20-11-2009 à 10:50:45

Catulle-Mendès vu par Léon Daudet.

Il y a d'abord le portrait peu amène de Léon Daudet, ce redoutable témoin de son temps, sur tous les fronts et anti-sémite névrotique.
"Lyrique et salace personnage du Saytiricon, était un type d'hébreu assimilé. Au parisianisme d'Henri Heine, panaché de maisons de rendez-vous, il joignait le jargon du parnassien et la passion de apéritifs. Je l'ai connu beau, mais déjà luisant et répandant une odeur de colle ; puis moins beau ; puis énorme et cacatoésien dans son paletot vert,  semé de taches, d'où sortaient, au soir tombant, des aphorisme essoufflés, des remarques subtiles, et des hoquets au porto et à l'éther. Le comble de sa sympathie consistait à vous prendre par le bras et à vous parler de Wagner, de Dierx ou de Villiers de l'Isle Adam, sur un ton extrêmement confidentiel...... L'érotique poivrot ne manquait pas d'éloquence, son érudition était vaste et bizarre...." Il évoque "une prodigieux capharnaüm qu'était son cerveau en rumeur". Des pages entières de cette humeur pour situer l'un des plus prolifiques auteurs de son temps. Admirateur (et héritier spirituel) de Théophile Gautier, puis bientôt son gendre il est créateur et animateur de revues qui vont jouer un rôle déterminent dans la vie culturelle de son temps.
Léon Daudet encore : " Mendès refusa de prendre parti dans la grande querelle (l'affaire Dreyfus) ayant pour principe que seule la littérature importe et que les autres disputes, politiques ou religieuses, sont sans intérêt. Le pli professionnel et l'amour des lettres lui tenaient lieu de vertus. Rarement humain, hanté de quelques nobles rêves, fut aussi prompt à s'animaliser. Ce contraste faisait de sa personne quelque chose d'imprévu, de disparate, d'aventuré, une proie pour l'accident ou le suicide. Ce fut l'accident qui arriva. Il mourut broyé par un train, contre la paroi d'un tunnel, de nuit, rentrant chez lui, en banlieue, après un bon dîner, sans doute trop bon".  C'est en se rendant à Saint Germain en Laye où il demeurait que l'horrible accident arriva, le 7 février 1909.
Son oeuvre abondante est tombée dans l'oubli, sans doute trop marquée par les effets esthétique du Parnasse dont il était le porte flambeau.
Qui lit, aujourd'hui : Philoméla, Soirs moroses, Le Soleil de minuit, La Grive des Vignes, ou ses Contes épiques. Comme romancier on a la choix entre : Le roi vierge, L'homme tout nu, La première maîtresse, La femme enfant, Rue des Filles-Dieu ou encore nombre nouvelles saphiques.
D'avoir été, de son temps, trop à la mode, le condamne à disparaître avec lui.

 

Commentaires

memos le 21-11-2009 à 10:57:05
Je connais un peu mieux Alphonse.
Saint-songe le 20-11-2009 à 12:39:02
Je lirai bien "l'homme tout nu ; rue des Filles-dieu", avouant humblement (tristement ?) que je ne lis pas cet auteur...