VEF Blog

Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 23-11-2009 à 10:32:54

La saveur de Flaubert.

La saveur de Flaubert.

L'histoire d'une lecture est conditionnée par "l'objet-livre" et sa matérialité. Lire dans une belle édition prédispose à mieux percevoir la qualité du texte. Il se créé une liaison intime entre le livre et son contenu. C'est le cas de cette édition de "Par les Champs et par les grèves" qui fait partie des oeuvres complètes de Flaubert  publiée chez Louis Connard , Libraire-Editeur, 6 place de la Madeieine  MDCCCCXXVII. L'ouvrage est tiré sur un beau papier (Alfa ?) filigrané par la signature même de Flaubert. Un délice.
Par les Champs et par les grèves est le récit d'un voyage accompli par Flaubert, jeune, en compagnie de son ami Maxime Du Camp. Ils décident de voyager "à la routard" sac à dos et d'une façon plutôt sportive. Décision est prise aussi que chacun rédigera un chapitre : les impairs par Flaubert et les pairs par Du Camp.
Chaque chapitre est précédé d'une sorte de canevas qui annonce les sujets traités
 Etat des lieux, personnages rencontrés, descriptions des châteaux, récits des visites. Du Camp, nonchalant souvent, se contente de son canevas et on perd la saveur du récit, ce qui n'est pas la cas de  Flaubert qui donne libre cours à une sorte de verve aimable, une simplicité de ton nourrie d'observations. C'est une prose qui se délecte chargée de détails savoureux.

 

Commentaires

saintsonge le 23-11-2009 à 13:10:48
Ils sont venus par "les champs et les grèves" de la Bretagne où je suis "exilé" ; voilà le père spirituel de Guy de Maupassant que je lisais en une riche collection de Jean de Bonnot, confisquée par la justice stupide d'un divorce... Je n'ai donc plus que le beau souvenir de ces livres brochés-là, les Maupassant-Sand-Baudelaire, tous les livres de luxe avec, laissés par décision de justice absurde... Ampute-t-on un écrivain des livres qu'on lui vole, cinq cents livres que j'avais ?.. Heureux de revoir cet homme de Croisset, ici... Le souvenir est remué quand, moi, j'allais par "les champs et les grèves" normands, d'Yvetot à Croisset, via Etretat et "la guillette", j'avais vingt ans...